Monseigneur Benoît-Gonnin a fait savoir dans la presse qu'il appelait à participer à la manifestation parisienne "contre l'avortement et pour la vie" qui a lieu ce dimanche 22 janvier 2012.
Je suis allé consulter le dossier de presse des organisateurs pour connaître, au delà de leurs nombreux slogans, les objectifs réels de leur groupe de pression, clairement destiné aux candidats à l'élection présidentielle.
Le premier objectif est d'obtenir l'abrogation de la loi votée en 1975, donc l'interdiction de l'avortement légal demandé par la mère et exécuté en milieu médical et la criminalisation de l'avortement clandestin ou pratiqué à l'étranger.
Sont évoqués aussi la suppression des subventions ou des aides aux associations qui informent les femmes qui viennent les voir sur les moyens de contraception ou éventuellement les possibilités d'avortement médical: Le Planning Familial n'est pas cité, mais clairement visé!
Ce qui est le plus étonnant c'est qu'on découvre, notamment à travers les critiques de organisateurs vis à vis de l'action gouvernementale depuis 2007 l'hostilité à des choses qui n'ont rien à voir avec la religion bien sûr mais même avec l'avortement.
Ils voudraient supprimer:
La sensibilisation des adolescentes sur les grossesses précoces
La mise en place de distributeurs de préservatifs dans les lycées
L'accès gratuit à la contraception pour les jeunes (dans la région Poitou Charente)
Le remboursement partiel par la Sécurité sociale de la "Pilule du lendemain"
Le dépistage de la Trisomie 21 pour les foetus (le mot n'est bien sûr jamais prononcé)
Ils critiquent même l'augmentation du nombre des places en crèche, sous prétexte que les femmes devraient trouver d'autres solutions.
Est-ce le rôle d'un évêque d'appeler à participer à une telle manifestation?